Série 2, épisode 8 : "Quelle assurance"

Les partenaires
Série 2

Accor
ATMB
BNP Paribas
Capgemini
Cofely
Dassault Systèmes
Essilor
Fondation Geodis
GRDF
Microsoft
Pepsico
RTE
Société Générale
Thalès
Logo achat

Episode 8 : quelle assurance !

• Est-ce que tout le monde a le droit d’être de mauvais poil ?

• Une personne handicapée est elle plus (ou moins) compétente qu’une autre ?

• Qui a piqué la roue de secours ?

A savoir

C’est quand il y a un problème que le naturel revient au galop. J’en étais sûr(e) c’est un(e) incompétent(e) !. Ou encore : mais pourquoi n’est-il pas capable de trouver une solution ?

Super-Jean-Luc n’est pas brillant brillant pour changer une roue ou trouver une dépanneuse. Méga-Christie est très forte pour mettre le doigt sur l’inefficacité démontrée de son collègue… Mais, pour apporter la solution, pas brillant brillant…

Et oui, c’est la vie. Si les compétences spécifiques de personnes handicapées sont parfois un vrai apport pour l’entreprise dans son ensemble*, au quotidien, dans la pampa au soleil couchant, ou assis à son bureau, le handicap, on s’en fout. C’est la compétence qui compte.

Chacun ses talents, ou ses limites, chacun sa jovialité ou ses moments plus moroses. Valides ou personnes handicapées, finalement nous ne sommes que des hommes. Surtout Christie… (celle là elle est facile).

* clin d’œil ici à l’ouvrage « Entreprendre avec sa différence », Jérôme Adam, éditions DFR, prix du livre d’entrepreneuriat 2007.

Aller plus loin

Est-ce qu’une personne handicapée est un super-héros ?

Une personne en situation de handicap fait face chaque jour à des difficultés matérielles supplémentaires à celles d’une vie sans handicap. Physiquement, on dit parfois que ce sont des « champions olympiques du quotidien », quand l’environnement n’est pas adapté et qu’il leur faut constamment compenser le handicap par des aides techniques, de l’organisation, demander fréquemment de l’aide à autrui en étant pédagogue sur son handicap, faire preuve de patience et de persévérance pour parvenir à ses fins, autant que de débrouillardise. Selon les maladies les soins peuvent également être très prenants, voire fatigants. La personne handicapée a dû s’habituer dans le temps à des éléments qui, à vos yeux, sembleraient impossibles à supporter ponctuellement.

Si le handicap est survenu récemment, il est possible que la personne n’ait pas encore eu le temps, les moyens ou la possibilité pour adapter son environnement, « apprendre » son handicap, et faire le deuil de ses fonctionnalités perdues. Elle sera alors moins à l’aise pour en parler et connaîtra encore mal ses propres besoins.

Même s’il faut beaucoup d’énergie et de force pour surmonter ces épreuves, et même si elles peuvent influer sur la personnalité ou sur l’humeur (comme d’autres épreuves de la vie), le handicap ne transforme pas pour autant la personne qui le porte en super-héros ni en petit ange. Gardez-le en tête, sous peine de projeter sur la personne handicapée des traits de caractère erronés ou d’attendre d’elle l’impossible en croyant qu’elle sera forcément :

  • une personne qui serait toujours gentille et patiente. C’est une personne comme une autre, qui passe par des moments d’humeurs différentes. L’énergie nécessaire pour compenser le handicap et la patience pour surmonter les obstacles peuvent parfois aussi à l’inverse peser sur l’humeur de la personne handicapée. 
  • une personne qui serait sans autorité (hiérarchique notamment en milieu professionnel) ou sans personnalité propre. C’est une personne avant d’être une personne handicapée.
  • une personne qui serait toujours en demande d’aide ou jamais autonome. La personne handicapée peut être totalement autonome dans certaines situations ou certains lieux, et même parfois accepter de s’aventurer dans des choix plus « risqués », pour tester son indépendance ou simplement pour vivre des choses, comme tout le monde. Dépendre fortement d’une tierce personne implique aussi de devoir s’adapter à ses humeurs et ses contraintes, peut faire se sentir diminué puisque dépendant du bon vouloir de l’autre, alors que la personne handicapée peut avoir des contraintes non compatibles (horaires, lieux) ou des aspirations divergentes. La recherche de l’autonomie maximale doit donc être la règle première absolue, avant de créer toute relation de dépendance vis-à-vis de une ou plusieurs personnes.
  • une personne qui vous serait toujours redevable de votre gentillesse, et qui devrait déjà être bien contente que quelqu’un l’aide. Il faut éviter le schéma qui consiste à ce qu’une personne valide s’épuise en voulant toujours trop aider un « pauvre » collègue handicapé, puis retourne sa lassitude contre la personne handicapée qui ne lui paraît pas assez « redevable » et qui passe involontairement du statut de « victime » à celui de « bourreau », les deux étant bien sûr inadaptés à la réalité.
  • une personne qui ne se découragerait jamais devant un obstacle du fait des épreuves qu’elle a déjà l’habitude d’affronter. Comme tout le monde, sa forme peut varier d’un jour à l’autre, et les difficultés se suivent sans forcément se ressembler. Il n’est jamais agréable d’être rappelé à sa condition de personne handicapée quand on pense avoir tout fait pour gagner son autonomie.
  • une personne qui serait sans autre défaut que son handicap. Comme une femme qui se sentirait coupable de partir du travail pour récupérer ses enfants, une personne handicapée en milieu professionnel peut se sentir coupable des « soucis » que cause son handicap et vouloir le surcompenser en étant parfaite à tous les autres points de vue, ce qui est impossible. 
  • une personne qui se contenterait de « survivre » et qui n’aurait pas la même diversité d’aspirations et d’ambitions que vous : aspirations familiales, professionnelles, sociales, culturelles, etc. 
  • une personne qui n’aurait pas d’autres soucis dans sa vie que ceux causés par son handicap.