Série 6, épisode 1 : "Cro Magnon - La Folle Histoire du Monde"

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Episode 12 : synthèse

Les aveugles portent-il des moufles ?

Le braille s’affiche t’il à l’écran ?

C’est quoi un « écran » pour un déficient visuel ?

Les technologies doivent parler à tout le monde
 
• A savoir
Il n’a pas fallu attendre l’arrivée de l’ordinateur pour découvrir qu’il n’était pas indispensable de regarder le clavier pour bien « taper à la machine ».
Les dactylos qui tapent plus vite que leur ombre ? Voilà un « exploit » à la portée de (presque) tous aujourd’hui. Avec un solide entrainement, on arrive assez aisément à taper avec ses dix doigts, les deux pouces sur la barre d’espace, l’auriculaire gauche sur la lettre « Q », l’index de la main droite sur la lettre « J ». Surtout quand on ne peut pas faire autrement…
Alors pas étonnant que les aveugles et malvoyants utilisent les claviers « standards ». Mais encore faut-il se prémunir des « fautes de frappe ». Et là plusieurs solutions existent.
– Faire appel à la voix :
Les solutions de synthèse vocale proposent de nombreux réglages permettant dans un premier temps de « faire écho » à la frappe, lettre à lettre mot à mot ou par phrase entière. Les options permettent de choisir le débit de parole, la tonalité de la voix. Et selon vos préférences « Virginie » ou « Robert » vous susurrera vos mots doux au creux de l’oreille (bon c’est une voix de synthèse, tout de même).
– préférer le toucher :
Non, le braille ne peut (encore) s’afficher à l’écran. Mais des boitiers externes appelés « plages braille » se connectent à l’ordinateur et « affichent » sous les doigts le texte défilant de ce qui apparaît à l’écran. (voir photo). Bluffant et particulièrement pratique… pour ceux qui lisent le braille.
– optimiser la vision :
Les déficients visuels peuvent de leur côté optimiser la vision de leur écran, en activant des « loupes », en agrandissant les caractères, en augmentant les contrastes, …
Plus généralement, les synthèses vocales permettent aujourd’hui d’utiliser très largement les fonctions d’un ordinateur, en lisant donc ce qui est affiché à l’écran bien sûr, mais en donnant aussi accès de façon spécifique à la majorité des fonctions (lecture des boutons, activation des menus par le clavier, …).
Il devient alors possible d’utiliser tableur, traitement de texte, logiciel de messagerie, navigateur internet, mais encore faut-il que les sites web soient « accessibles » (voir plus loin) …
 
• Qu’est ce que je peux faire ?
Ne pas hésiter à demander à une personne aveugle ou malvoyante son adresse e-mail.
Lui communiquer les versions électroniques plutôt que papier des documents. Certes, un document papier peut être numérisé et ensuite lu par les aides techniques, mais cela implique d’utiliser un scanner et d’avoir le logiciel de numérisation adéquat. Outre l’équipement nécessaire, cela prend du temps.
Demander si le format du document peut être « supporté » et lu par les aides techniques. Eviter par exemple les formats image qui ne sont pas lus par une synthèse vocale ou plage braille.
Décrire une image ou commenter un graphique, nommer une photo avec un titre de fichier explicite…
Si je souhaite me renseigner sur l’accessibilité aux aveugles et malvoyants d’un logiciel ou d’un matériel, je peux contacter le Certam (Centre d’Évaluation et de Recherche sur les Technologies pour les Aveugles et les Malvoyants).
« Créé en 2008 par l’Association Valentin Haüy Le CERTAM a pour vocation de tester les aides techniques existant actuellement sur le marché, d’en évaluer l’utilité, la fiabilité, la souplesse d’utilisation, d’effectuer des essais comparatifs et d’en publier les résultats. Ce travail d’expert s’accompagne du développement d’une base de données informatisée répertoriant les constructeurs et distributeurs d’aides techniques, ainsi que les produits – logiciels et matériels – dédiés aux personnes déficientes visuelles. »
www.certam-avh.com
 
• Aller plus loin
Les technologies sont source d’autonomie et d’indépendance pour les personnes handicapées. Mais elles peuvent devenir source d’exclusion si elles ne sont pas accessibles. Certains acteurs de l’internet militent activement pour « l’accessibilité du web ». En résumé, des méthodes de « développement de sites » permettent aujourd’hui de rendre les sites parfaitement lisibles au delà de leur pur aspect graphique. En séparant clairement le fond (structure des contenus et textes) de la forme (enrichissement graphique). Le respect de ce savoir-faire est évidemment indispensable pour permettre aux déficients visuels d’avoir accès aux contenus de son site. Il faut savoir qu’il permet en outre de mieux structurer son site web pour tous. Permettant ainsi une navigation plus aisée, plus facilement compréhensible et une meilleure ergonomie. Enfin, ces efforts d’accessibilité sont aussi un excellent moyen pour optimiser le référencement de son site web pour les moteurs de recherche. Enfin il faut savoir que les sites web en Flash ne sont en général pas ou peu accessible. Très esthétiques, ils interdisent trop souvent l’accès à toute personne déficiente visuelle.